Description
Les touches noires
Étude des deux mains pour la difficulté du ton.
Cette étude offre encore un exemple de la difficulté du ton ; mais elle est augmentée par celle de l’exécution, qui, seulement grave et pathétique dans l’étude N o. 89, exige ici un fini, une élégance, une suavité d’expression qui, obtenus, deviendraient le plus haut point de la perfection de l’art. En raison de la grande quantité de touches noires sur lesquelles les doigts ont à s’étendre, le pouce doit presque constamment être placé sous chacune des mains, afin qu’elles se transportent sans secousses, et sans rien enlever au jeu du LIÉ et de l’ONCTUEUX qui laisseront à ce morceau son véritable caractère AFFETTUOSO ; si au contraire on l’exécutait sèchement, en marquant beaucoup les croches pointées, il prendrait la couleur d’un menuet du vieux temps. Ici les nuances doivent être fort ménagées, et n’arriver que rarement au FORTE . Il aurait été impossible de les indiquer toutes sans nuire à la netteté de la gravure. L’élève y suppléera s’il a soin de chanter avec la voix la partie haute de cette étude, avant de l’exécuter, et de faire imiter ensuite à la main droite les inflexions du chant, puis à gauche celles de la droite. (H. de Montgeroult)
(Bruno Robillard – 2006)