Hélène de Montgeroult – La Marquise et la Marseillaise


Jérôme Dorival. Éditions Symétrie, Lyon. 450 pages. 40, 00 €. ISBN 978-2-914373-16-6. Novembre 2006.

 

Reconnue en France comme la meilleure pianiste de son temps, Hélène de Montgeroult (1764-1836) fut nommée professeur de piano au Conservatoire en 1795, bien qu’elle n’ait jamais donné de concert public. « Femme libre », elle adopta des valeurs d’une réelle modernité, refusant de se réfugier dans le statut de victime malgré des aventures aussi incroyables que malheureuses. Sa vie l’entraîna à composer une musique d’intériorité refusant le « commerce de la virtuosité » alors en pleine expansion. Par ses valeurs alternatives et cette distance avec son temps, sans concessions ni compromissions artistiques, Hélène de Montgeroult appartient désormais au nôtre. Qualifiée de « savante musicienne » et donc peu comprise alors en France, elle n’en composa pas moins une musique où l’émotion se mêle profondément à la science.

Elle aimait entendre l’opéra italien autant que jouer ses contemporains Mozart et Haydn et fut la première à faire connaître aux pianistes le style de Johann Sebastian Bach. Son monumental Cours complet, commencé vers 1788 et publié vers 1812, montre aussi que le piano romantique était déjà présent à Paris sous la Révolution et l’Empire – bien avant l’essor de Mendelssohn et de Schumann.